Régis Perray, le Sisyphe heureux exposé au Musée Déchelette

Musée Déchelette
Jusqu'au 12 octobre 2021

Mais que se passe t-il donc ici… ? Face à ce trou béant sur le parvis du musée Déchelette squatté par un mini tractopelle jaune, nous nous interrogeons. A quoi allons-nous donc bien pouvoir nous attendre ici ? Et la réponse est… « à tout » ! Bienvenue dans le monde pour le moins décalé de Régis Perray. L’artiste métamorphose le musée Déchelette de Roanne avec ses mises en scènes incongrues et pleines d’humour, mêlant les époques dans un grand flou artistique, démontant nos idées reçues sur la beauté dans l’art. Car ici, il va falloir s’attacher au sens des choses, questionner notre regard, changer de point de vue. L’artiste s’infiltre dans les réserves du musée, enquête sur les coulisses de la conservation des pièces, se nourrit des travaux à venir, pour nous livrer une vision inédite et sans filtre de la vraie vie du musée. Alors on ne s’étonnera pas de tomber sur un sac poubelle géant tracté par un jouet, ou de découvrir un parquet démonté en cours de perquisition par un engin de chantier jaune. Un chantier démesurément grand pour cette pelleteuse d’enfant, qui n’est pas placée là par hasard. Car oui, les experts enquêtent aujourd’hui sur les sols du musée, oui, ils creusent sous le sol, mais ça, le public ne le voit pas. Régis Perray brise les règles et nous ouvre les portes d’un musée bien vivant, assume les travaux pour les remettre au cœur des œuvres, fouille dans les réserves pour en sortir des pièces oubliées qui n’avaient pas vu la lumière du jour depuis des siècles, ose exposer le papier bulle et les cartons qui leur servent d’écrin pour les protéger des effets du temps. Ne soyez donc pas surpris de découvrir des pièces primitives aux côtés d’une vaisselle révolutionnaire, un visage de bébé stupéfait face aux portraits de ses aïeuls ou une commode d’autrefois débordant de vêtements comme si l’on venait tout juste de se souvenir qu’elle avait, aussi, des tiroirs… Régis Perray pose son regard plein d’humour, de poésie et d’une sensibilité à fleur de peau sur les entrailles du musée, réveillant les chefs-d’œuvre par des rencontres inattendues. Mais pour réveiller les chefs-d’œuvre, il faut avant tout réveiller notre regard. Nulle trace de cartel ici, il va falloir faire appel à notre imaginaire autant qu’à nos yeux. Observer, laisser parler ses émotions pour se raconter une histoire qui reliera ces 400 pièces étonnantes au reste des collections. L’artiste choisit la surprise, ce caractère loufoque, cette logique obscure qui le pousse à poser une mâchoire d’éléphant aux côtés d’un fauteuil d’époque. Nous n’avons qu’un conseil, riez, étonnez-vous, laissez-vous guider par les bruits étranges et autres « toc, toc » cachés par l’artiste dans ces lieux historiques, patinez gaiement sur les parquets du musée, et amusez-vous à le suivre à travers les salles ! Un patchwork singulier, mêlant le présent au passé pour celui qui se présente comme un « artiste du quotidien » mais qui ressemble fort à un enchanteur de la mémoire.

 

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Retrouvez ici notre article sur la seconde artiste de l'exposition, Marielle Paul

Réserver ici

MUSÉE JOSEPH DÉCHELETTE
Du 30 juin au 12 octobre 2021
22 rue Anatole France,
42300 Roanne


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